Nous sommes honorés d’avoir réalisé cette année une étude phare pour l’ADEME sur les trajectoires de coûts, évaluant les impacts de l’innovation et de l’apprentissage pour l’éolien terrestre et en mer (posé et flottant) en France. Ce qui nous apparaît, c’est que les perspectives pour la France sont uniques, car la situation en France est unique :
- L’approvisionnement en électricité est actuellement basé sur l’énergie nucléaire, et il y a une volonté de développer les filières d’énergie renouvelable pour équilibrer le mix énergétique français
- Il a déjà un important marché de l’éolien terrestre
- Il y a un fort intérêt à développer l’éolien flottant pour les eaux profondes des côtes atlantiques et méditerranéennes françaises
- Il y a une très forte demande de contenu local, même si on attend en même temps les effets de la réduction des coûts constatée chez les fournisseurs qui ont progressé dans la courbe d’apprentissage.
- Le marché de l’éolien en mer n’est pas encore structuré.
L’éolien terrestre en France continuera à croître, et à réduire les coûts, mais pour répondre assez rapidement à la demande en énergie renouvelable, la France devrait exploiter l’éolien en mer à un taux d’installation dépassant 1 GW par an.
Pour la France, les innovations de produit les plus importantes pour l’éolien offshore sont les fondations pour les eaux profondes, celles qui concernent l’éolien flottant. Les fondations flottantes sont vitales pour les projets dans l’Ouest et la Méditerranée. Pour la réussite de ces innovations, il est indispensable que le partage des risques et l’apprentissage soient efficaces, et que le financement soit disponible.
Pour la technologie flottante, les domaines-clés du développement technique incluent :
- La conception et la fabrication des flotteurs, des ancrages, des câbles dynamiques et des sous-stations offshore
- L’installation des structures
- L’exploitation, la maintenance et le service des structures.
En dehors de la technologie flottante, de l’assemblage des éoliennes, de la construction de pales, de fondations et de sous-stations offshore, la France peut aussi développer une position concurrentielle dans les services , les logiciels et le contrôle-commande, la gestion de la logistique et de la maintenance : aucun pays n’a une avance évidente dans l’optimisation des réseaux, la gestion de la logistique, ou le contrôle de l’ensemble du parc éolien, et les barrières d’entrée ne sont pas élevées dans ces domaines. En particulier, le rapport identifie l’innovation dans la phase de développement à travers l’optimisation multicritères des configurations de réseaux et les améliorations dans la caractérisation et la modélisation des ressources ; et dans la phase opérationnelle par l’intégration des stratégies de contrôle à l’échelle du parc éolien à l’échelle du parc éolien, le développement de la maintenance conditionnelle et l’amélioration de la stratégie de maintenance.
Notre rapport montre que le marché éolien en mer représente une chance unique pour les acteurs français qui peuvent en tirer parti pour se développer en Europe et dans le monde , s’ils trouvent des axes d’entrée innovants et des avantages compétitifs, et s’ils sont réalistes sur les exigences pour rejoindre la compétition.
Pour toute question contacter Guillaume Simon